
Une inauguration pas comme les autres
Le 17 décembre 1979, le Centre Pompidou inaugurait l’exposition Dali à Beaubourg.
Mais la grève du personnel empêcha l’entrée du ministre de la Culture, Jean-Philippe Lecat, et de l’artiste lui-même — Salvador Dali, arrivé en Rolls-Royce, vêtu d’un long manteau de fourrure.
J’étais là, en combinaison de lamé argent brillant, un laser à la main, accompagné d’un collègue dans la même tenue.

Je portais la même tenue début janvier 1980 pour l’inauguration de la première exposition d’hologrammes à Paris, au Forum des Halles
Monsieur Jacques Mullender, alors directeur du CCI, s’approcha, visiblement inquiet :
« Qu’allez-vous faire ? »
« Nous sommes venus laserifier l’œuvre de Dali », répondis-je.
Une rencontre inattendue
Un peu plus tard, un émissaire de Dali nous convoqua dans sa suite n°102 à l’hôtel Meurice, rue de Rivoli.
L’artiste, préoccupé par la foule agitée, craignait qu’elle ne lui fût hostile — ce que nous nous empressâmes de démentir.
Gala était là, assise au pied du lit, silencieuse et observatrice.
Dali, dans un de ses élans caractéristiques, avait déclaré :
« Cette chambre était occupée par le roi d’Espagne, et je veux vivre aussi longtemps que possible dans des environnements qui me rappellent la monarchie de mon pays. »
Le succès de l’exposition
L’accès à l’exposition ne fut possible que quelques jours plus tard.
Pendant sept mois, le Centre Pompidou connut une file d’attente impressionnante — un succès sans précédent.
Trente-trois ans plus tard…
En novembre 2012, Beaubourg préparait une rétrospective Dali.

Photo de Philippe Halsman
L’un des commissaires me contacta pour présenter un stéréogramme 360°.
Les aspects techniques — ampoule à filament vertical, vitesse de rotation du cylindre motorisé — étaient simples à régler.
Mais l’état du film, collé par endroits sur le cylindre, compliqua tout.
Malgré toutes les précautions, l’hologramme resta à peine visible dans l’exposition.
Épilogue
Comme les histoires d’amour, les hologrammes — surtout sur film — vieillissent mal en général.

